Abonné Culture
CINÉMA. Chaque semaine, le service Culture du JDD vous livre sa sélection des sorties sur grand écran.
Les Fantômes ****
De Jonathan Millet, avec Adam Bessa et Tawfeek Barhom. 1h46.
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Hamid, membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre syriens cachés en Europe, se lance sur la piste à Strasbourg du dénommé Harfaz. Quand il le débusque, il croit reconnaître en lui son ancien bourreau…Ce thriller français est une véritable déflagration. La mise en scène sensorielle permet une empathie immédiate avec le héros rongé par son obsession, épris de justice et de vengeance. Le réalisateur et scénariste utilise les codes du récit d’espionnage, tout en préférant un traitement minimaliste et le pouvoir de la suggestion pour parler de courage, de résilience, de deuil, de sacrifice. Et pour dresser le portrait nuancé et poignant, la caméra au plus près de son visage, d’un individu blessé en quête de réparation et d’apaisem*nt. S. B.
Elyas ***
De Florent-Emilio Siri, avec Roschdy Zem et Jeanne Michel. 1h39.
Un ex-parachutiste des Forces spéciales souffrant de paranoïa depuis son retour d’Afghanistan accepte une mission de vigile auprès d’une famille riche arrivant du Moyen-Orient. Un mystérieux commando les attaque… Florent-Emilio Siri revient à son meilleur dans son genre de prédilection, l’action. Ce thriller ambitieux, qui évoque Man on Fire(2004), de Tony Scott, est un régal grâce à sa mise en scène nerveuse, brutale et à l’os qui remplit allègrement son cahier des charges avec ses courses-poursuites, ses fusillades, ses cascades et ses explosions. Sorte de disciple de Liam Neeson (Taken) et de Denzel Washington (Equalizer), Roschdy Zem, transfiguré, excelle en garde du corps solitaire et taciturne qui ne fait pas de quartier. Jouissif. S. B.
Horizon : une saga américaine – Chapitre 1 **
De et avec Kevin Costner, Sienna Miller, Sam Worthington. 3h01.
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En 1859 dans l’Ouest américain, des colons se heurtent à l’hostilité des indigènes qui défendent leur territoire. Un soir, les Apaches attaquent un village, massacrant hommes, femmes et enfants. Le lendemain, la cavalerie débarque pour constater les dégâts… Voici le premier volet de la fresque ambitieuse et épique de Kevin Costner, mettant en scène les destins croisés de migrants qui rêvent d’un nouveau départ mais provoquent par leur arrogance un conflit sanguinaire avec les Indiens. Après une séquence d’introduction qui fait l’effet d’un électrochoc par sa violence impitoyable, on est emporté par ce film choral qui propulse à l’époque fascinante des pionniers et des chercheurs d’or, sauf que le cinéaste dévoile l’envers du décor : l’appropriation de l’habitat des autochtones par l’envahisseur blanc, le racisme, l’anéantissem*nt programmé de toute une population. Tourné dans des paysages somptueux, le récit est cependant très décousu, multipliant les intrigues et les ellipses, au point qu’on s’y perd un peu et qu’on a du mal à éprouver de l’empathie pour la kyrielle de protagonistes surgissant parfois sans être présentés. Osé, Kevin Costner n’apparaît qu’au bout d’une heure. On y verra sans doute plus clair dans le Chapitre 2 qui sort le 11 septembre. S. B.
Pompo the cinephile **
De Takayuki Hirao. 1h34.
A Nyallywood, Gene est l’assistant de Pompo, une célèbre productrice de cinéma qui a rencontré le succès en se spécialisant dans les blockbusters. Un jour, elle décide d’écrire un scénario de film d’auteur et d’en confier la réalisation à Gene. Ce dernier, très impressionné par l’enjeu, ne sait pas par où commencer… Cet ovni de l’animation japonaise, qui emprunte son esthétique et son énergie au manga, transpire l’amour du septième art en opérant une savoureuse mise en abyme qui balaie toutes les étapes de la fabrication d’un long métrage. Un mode d’emploi très détaillé, quasiment à vocation pédagogique pour les néophytes pour comprendre le fonctionnement de l’industrie, qui fait preuve d’une belle créativité formelle, en dépit d’une intrigue cousue de fil blanc abondant en formules définitives (« on ne réussit pas sans effort »). Un divertissem*nt authentique, sincère et généreux. S. B.
Pourquoi tu souris?*
De Chad Chenouga et Christine Paillard, avec Jean-Pascal Zadi et Raphaël Quenard. 1h35.
Wisi débarque à Bordeaux pour tenter de trouver un emploi. Alors qu’il fait la queue à la soupe populaire, il réussit à convaincre une bénévole au (trop) grand cœur de l’héberger. Il prend un accent africain et fait croire qu’il est sans papier. Très complices, Pascal Zadi et Raphaël Quenard prennent un plaisir (surtout pas) coupable à faire tourner en bourrique la courageuse Emmanuelle Devos. Dommage que ce qui se veut une comédie sociale, prônant la tolérance et l’entraide, tourne à lafarce rigolarde. B. T.
Pendant ce temps sur Terre
De Jérémy Clapin, avec Megan Northam et Sam Louwyck. 1h29.
Elsa ne s’est pas remise de la disparition de son frèrelors d’une mission dans l’espace. Des voix extraterrestres lui expliquent qu’elle peut lui permettre de revenirsi elles’engageà sacrifier des vies humaines. On se réjouissait de découvrir le nouveau film de l’auteur deJ’ai perdu mon corps (2019), mais on ne réussit pas à s’intéresser à cette histoiredécousue qui mêle les genres (drame intime, horreur et science-fiction ;images en prises réelles et échappées animées) et appuie sur les effets sans vraiment nous mettre la tête dans les étoiles. Dommage. B. T.
